Gilbert Melli
Né le 30 avril 1936 à Bône, j’ai vécu à Ain Seynour
avec mes parents jusqu’au 29 septembre 1945, date de notre déménagement pour
Souk-Ahras. Dans ce village, nous habitions « la maison cantonnière »
des Ponts et Chaussées, située sur une petite colline, surplombant la route
nationale au niveau du croisement avec la « route blanche » qui
menait à la gare.
Je garde d’innombrables souvenirs d’enfance
de ce village que j’aimais par-dessus tout. Je me souviens très bien des noms
d’une grande partie des habitants d’alors : Messieurs Petit et Maurice
Vincent ont été maire ; Mademoiselle Thérèse (dont je n’ai jamais connu le
nom) tenait l’unique commerce (café épicerie). Monsieur Di Vani arborait sa
tenue de garde champêtre ; je crois que Monsieur Rouget Octave l’a été
aussi. Monsieur Chéaux dirigeait le petit bureau de poste. Monsieur Caselli
était le cantonnier municipal et Monsieur Carli, garde forestier. Madame
Coffopée gérait le petit hôtel, très rarement fréquenté dont l’enseigne était
« A mon Auberge ». Madame Ferlando, garde barrières au C.F.A,
surveillait le passage à niveau du « Grand Viaduc d4Ain Seynour ».
Quelques noms de propriétaires terriens me
viennent en mémoire : Arrou, Kessler, Rouget, Palluel, Petit, Vincent,
Raucas, Poutous, Lavigne, Sehurval, Mademoiselle Sibuet.
Mon père Méli
Joseph, était « Chef cantonnier » aux Ponts et Chaussés. Enfourchant
sa solide moto Terrot, il arpentait presque journellement la route qui menait
de Souk Ahras à Duvivier en passant par Laverdure, Ain Tahamimime et Inedjez
Sfa.
J’allais oublier de citer mes
premières maîtresses d’école : Mademoiselle Francette Raucas et Madame
Conangle.
A la sortie du village, en direction de
Laverdure, sur le côté gauche de la route, une fontaine coulait en
permanence ; cette eau potable avait la particularité d’être gazeuse
naturellement (nous l’appelions l’eau de Seltz) et les gens du village et même
de plusieurs villes à la ronde venaient la consommer.
A deux kilomètres environ du village, en
pleine forêt, à un croisement on pouvait lire sur une pancarte placée en
hauteur en travers de la route : « Colonie de vacances du petit
cheminot à la montagne camp Côme Ardouin ».
A trois cents mètres de là, se dressaient
les bâtiments destinés à accueillir les enfants. Durant les trois mois de
vacances, (là bas, la rentrée scolaire se faisait toujours après le 1er
octobre), une activité très intense animait ce très joli site ordinairement
très calme.
Chez mes parents, je prenais beaucoup de
plaisir à observer tous les animaux de la ferme et de la basse cour, je
m’intéressais plus particulièrement à l’éclosion des œufs (poules, canards,
oies, pintades, dindes). Je me souviens même avoir élevé et apprivoisé de
jeunes geais. Je suis très fier de dire aujourd’hui que la passion que j’ai, a
vu le jour à Ain Seynour. Je me suis mis à l’élevage du canari dès notre
mariage avec mon épouse en 1964. Ainsi, chaque année, je participe aux
championnats nationaux et mondiaux d’ornithologie. Je suis heureux d’avoir
remporté plusieurs fois le titre de champion de France dans certaines
catégories.
Je pourrai parler d’autres faits marquants
de cette période mais beaucoup moins plaisants :
-
Novembre 1942 : débarquement des américains en Afrique du
Nord : déplacement des convois militaires vers l’intérieur du pays.
-
Décembre 44 : hiver très rigoureux : village isolé durant
plusieurs jours.
-
Soulèvement des indigènes en mai 45.
-
Invasion de sauterelles… et des criquets en août 45.
Voilà ce que je peux dire de ce village où
je n’ai vécu que neuf ans mais dont les souvenirs perdurent.
n ce qui concerne les photographies, ma
collection est bien maigre, je le regrette.
Le
25 août 2003 MELI
Gilbert
71 rue Nationale
41120 CHAILLES
02.54.79.46.11
Marié
le 12 août 1963 à Michèle BRATEAU née le 10.2.43 à Blois.
3 enfants : 38, 37 et
31 ans.
5 petits enfants : 11,
9, 7, 5 et 3 ans.