Texte de J lebrun
Rivesaltes,
le 2 avril 2009
Cher Mr
VINCENT.
A vous de
tailler dans le vif du sujet de notre discussion 1.....
Compatriotes,
Le terme peut
vous paraître bizarre, mais cela est la triste vérité. La vie à voulu que je partage notre village d'ain
seynour de 1948 à 1955. C'est en prenant connaissance
du site que je renoue contact.
D'où venez
vous? D'ain seynour. Alors
vous êtes pattenégre! Exactement monsieur Le
directeur. La question m'était posée par Le directeur départemental de Police
de l'Aude;Je ne suis pas rapatrié, mais je suis pied
noir et fier de l'être .Je suis en France depuis 1965
La famille
Nous ne
faisons pas partie de l'émigration savoyarde proprement dite Mon grand-pére PALLUEL Joseph est né au XIXo siécle
alors que la Savoie était Italienne. Il lest devenu Français lors du
rattachement à la France. Il est né au Roseau prés de Chambéry;
Il disait que
dans sa famille, en France, il fallait pour recevoir le
bon courrier, mettre le nom de l'épouse .J'ai vérifié ses dires au cimetière de
Cluses. Tu en veux des Palluel et des Molliex, il y en a dans tous les carrés. A son époque le système
militaire était qu'un tirage au sort désignait ceux qui devait le faire. Il a mal choisit, il en a pris pour sept ans, et comme cela ne suffisait pas. Venant
d'une famille peu fortunée, il a acheté, les sept ans du fils de son patron. A
sa libération pour vous dire, son livret porte la mention « Ne sait plus nager », alors qu'il savait nager à son incorporation.
Là, il a décidé de quitter sa Savoie natale, non sans en garder des attaches. Il participait au maintien du toit de la chaumière .D'ailleurs
dans les années 60, son fils GeorgesPalluel a fait
connaissance des Bemeix qui avaient sa photographie
de bébé qui prônait sur leur cheminée
Ma Grand-mére n'est pas de descendance Savoyarde. Elle est née
à Sfax en Tunisie. Elle est fille de Calvayrac et de Bonhoure. Lors de la séparation du couple l'aïeule est
venue en Algérie .Ses parents étaient volaillers dans l'Aude.Castelnaudary
et Villepinte.
Mes grands
parents se sont mariés vers 1902.Habitant successivement Hammam Meskoutine, et Ain Tahamamine.
Mon grand père travaillait comme cantonnier au C.F.A pas
centre de formation pour adultes, mais chemin de fer algériens. On raconte dans
la famille que c'était une personne rude, maniant la barre à mine sur le ballast. Il avait des crevasses aux mains et pour se soigner, faisait
fondre du caoutchouc pour les refermer. Un moyen
comme un autre. C'était un homme de grande ossature.
De cette
union sont nés : PALLUEL Claudius, marié à MOLLIEX Félicie du village de Rénier. Prisonnier de guerre à Lyon, il est resté cinq ans
en Allemagne .A son retour, il intégré les chemins de fer et a habité la gare
d'Ain seynour. Sont nés mes deux cousins: Jean Claude et Ghyslaine.CetteFamille
est partie à Ain Habid en 54.Puis par la suite, ils se sont retrouvés à Sidi Mabrouk à
Constantine. L'indépendance venue, Claudius a été
nommé à la gare de tri SNCF de VillarslesDombes. Il a
pris sa retraite à Cluses, où ses enfants demeurent toujours .a leur décés les époux nnt été inhumés au cimetière de Cluses. Palluel
Odette, qui s'est mariée MOLLIEX Camille, frère de Félicie.C'est à Ain-seynour
qu'est né le premier enfant Molliex Gabriel né le 18
04 38.A ce sujet Gaby n'avait pas de terre .Il était pion au Lycée d'Aumale à
Constantine avec un certain Georges Ghennassia dit
Enrico .C'était en 59 ou 60. Il a servi en
Algérie en qualité de Capitaine. Honneur à lui c'est le plus gradé.(Cf site de Régnier) Il est suivi
de Marie Josée, Claude, Yvan,
Andrée et Raymond .Cousins pardonnez moi si l'ordre n’est pas respecté .La
famille étant exponentielle on la retrouve à Paris Marseille et certainement Ailleurs
.Mon oncle et ma tante sont décédés à Marseille.
PALLUEL
Lucie, née elle à Bône en 1918.Elle s'est mariée en 1947 à LEBRUN Emile un Normand.
Il y en avait deux à Ain seynour. Un certain
secrétaire de Mairie en 1948, ce qui me vaut de porter deux L à mon troisième
prénom. En 1954 est née Georges mon frère cade t.à Souk arrhas PALLUEL Georges comme le dit
le site le 20 06 29 .C'est celui qui a marqué, les mémoires duvillage;
Ami des CASELI , BUAT01S, MOUGEOT. Il est marié à GUIBET Huguette. Postier dans
un premier temps à Laverdure ,SoukArhas,Lamoriciére, Ain seynour, La calle il me semble. Dans les années 54 il
était représentant d’un grossiste en Epicerie de Constantine. Puis comptable chez
Renault à Constantine, Alger. A l'indépendance il a appris non le Français, mais le Suissealémanique à Zurich. Il fut ensuite responsable à Genéve.
Comme quoi, les punitions de MlleCONNENGLE ont servi
Il a un fils Pierre Architecte à Lausanne.Il est
décédé en 2007 à Montpellier .ses cendres ont été déposées à côté de
sa mère cimetière St Pierre1
Donc une
partie de la famille s'est alliée avec des Savoyards, la famille MOLLIEX. Il existait un lien de parenté venant de Cluses et des environs.
En ce qui me
concerne l'histoire est totalement différente. Avec mon frère nous sommes des
produits de la seconde guerre mondiale. Mon père originaire d'Evreuxa du fuir le blitz. En vélo, il a passé la ligne de
démarcation, pour prendre à Port Vendres le dernier
bateau en partance pour Oran. Engagé volontaire dans le Tabor Marocain; il a
servi les transmissions et participé à la libération. Je n'en dirais pas plus. (On
ne naît pas Héro, on nous fait Héro ) Si j'en parle,
c'est qu'il s'est passé quelque chose pendant la guerre .Ain seynourc compatriotes, ce n'a pas été Ohama
Beach, mais des personnes se sont impliquées. Il y
avait au villagedeux correspondantes de la Croix
Rouge. Elles ont insisté auprès de ma mère pour qu'elle soit: Marraine de
Guerre. C'est à dire être en relation avec un
soldat du front qui ne pouvait rentrer dans sa famille. Elle a donc fait
connaissance avec Emile LEBRUN, dit mimile. Blessé à
Strasbourg, il est revenu en convalescence à Ain Seynour.Postier,
il a travaillé à Souk-Arrhas. Il y allait en vélo,
puis a eu une moto. Il y a eu un intermède au Mesloug ( Sétit),puisà Châlons/Marne.Nous avons réintégré le village en 52 je
pense .Il était lignard au G.D. Mon grand -père maternel est décédé en 1954, ce
après la naissance de mon frère et le début des événements. C'était au mois
d'avril, l'hiver avait été si froid, que les hommes n’avaient pu creuser la
tombe. Une famille du village, je les en
remercie, avait prêté leur caveau en Attendant .Je
ne saurai retrouver sa tombe, car il avait demandé à être enterré à deux mètres
Cinquante
profondeur afin que les charrues ne le retournent pas. Il ne devait y avoir sur la tombe qu'une simple croix en sapin, comme était la coutume de son village de Savoie. Les événements
du Il novembre 1954 étaient déjà préparés dans la population arabe. Avant le
mois de novembre, ma grand mère se rendant sur la tombe de son mari , a été dissuadée par une femme de la mechta, qu lui a clairement dit: ton mari n'a plus besoin de rien là où
il est, évite de revenir. Un autre point me hante, comment mon grand père, au
mois d'avril a vu (il n’y a pas d'autre mots), notre
départ. Il avait demandé aux chefs de familles
de faire attention aux « arabes» et
de partir. Ma grand-mère parlait couramment
l'arabe, mon grand père avait travaillé avec eux sur la ligne .Avait -il des Renseignements à cette
époque. Personne ne voulait croire au départ. Ain seynour,
oublié de l'histoire, non. Il ne faut pas oublier le passage de Lord
Alexander, de
l'amiral Cunningham, du général américain Mark Clarke. Je suis né dans le PC des
anglais, la maison Latrille. A mes yeux, demeure de maître, située en face de la maison du Docteur
Mougeot. Je témoigne
qu'il y avait à droite de chez Latrille, un abri anti aérien bétonné .Pendant la guerre mes grands parents habitaient au rez de chaussée. La maison Latrille était construite
en forme de U. Je me souviens que sur le devant il y avait un jardin avec une
grille en son centre un bassin circulaire avec un jet d'eau. On accédait à
l'étage par la droite Un garde fou défendait la coursive de l'étage. Cette
maison était dans la rue qui menait au viaduc.
Les anciens
me disent qu'elle était empierrée, dans
mes souvenirs je la revois en terre .Au rez chaussée,
un couloir reliait les deux jardins, sur la
droite une buanderie .Le jardin vivrier était sur l'arrière, il y avait là la
basse cour, et le clapier. Une grosse tortue de terre le parcourait .Il y avait également des courtilières que nous chassions dans
les plates bandes.
LES
EVENEMENTS /
Le Il
novembre 1954, une partie du village était réfugiée au premier étage. Les
hommes étaient en armes .Je me souviens qu'il avait été dit que c'était la
maison la plus défendable .Mon père muté
à Bône ,nous sommes partis pour Bugeaud en 1955. Guère mieux
à mes
souvenirs. C'était la fin de la ligne Moriss.Dans le djebell de l'Edough.Constantine,rueLaveran, jusqu'en 1965.Mon père
était alors chef de District aux Grandes Distance des PTT. Le dernier a déposer une croix sur la tombe du grand père.
UNE ANNECDOTE /
En ce qui
concerne l'avion d'Ain - seynour. Il s'agissait d'un bombardier britannique
de type mosquito selon mon oncle Georges. J'ai appris de son ami Jean Buatois qu'il y a eu un survivant le mitrailleur de queue.
Les aviateurs décédés étaient enterrés au cimetière carré britannique à droite
de la porte d'entrée .En a t'on souvenir? Le village a
servi de PC en raison de sa situation géographique. Les bombardiers allemands
auraient subi le même sort s'il y avait eu une attaque .De plus le village
n'était pas loin de souk-arrhas, poste de commandement
du Général Juin. Les douilles de mitrailleuse furent employées dans les fusils
de chasse après guerre .Un fragment d'aluminium permit à mon oncle de
confectionner un porte photo et pour ne pas en oublier la provenance, il avait
taillé dans du bois un avion .Il l'avait placé
sur la volute qui retenait la photo.
Dans tout
cela n’oublions pas pour nos anciens, les parties de chasse au perdreau au Djebel
Glell.Les étourneaux
confits dans bocaux de bonbons. Les cartouches au Chlorate, le plomb roulé sur
une planche. Le système D pour fabriquer
des hameçons avec des épingles. A oui les barbeaux, les ablettes,
les anguilles, les crabes d'eaux douces .....Sans oublier les verres fabriqués
à partir de bouteilles avec de l'eau et de l'huile bouillante .De petits
bijoux, il ne m'en reste plus, les quartz noirs du Glell .Peut être certain se souviendrons de mon père,
revenant avec un de chiens sur le dos, tant ils avaient marché.,AllI
Moi aussi, je
tiens à saluer la mémoire de Younes , le jardinier du Docteur MOUGEOT. C'est lui qui ramenait à la
maison mon grand père lorsqu"il perdaitla tête. Combien
de foi ne l’a-t-il pas repris sur le chemin du viaduc. Le vieil homme partait Travailler.
Sans oublier
le Docteur, dont je dois être le dernier à être né entre ses Mains au village .Je
cherche toujours à retrouver le goût de ma première bière, qu'il m'avait offerte
chez lui à Souk-Arrhas.Je
n'ai jamais retrouvé l'amertume de ce breuvage et je la cherche
toujours.
Un peu comme la khesra que faisait Fatma la voisine,
de la maison de gauche .Elle avait des connaissances, en kinésithérapie, elle
m'avait arrangé un pouce que je m'étais foulé dans le grillage de l'école .C'est avec grand
plaisir, que j'ai revu les photos des DELAHAYE, que j'ai lu la lettre de Gilbert.
Tristesse de penser, à nos disparus; aux paysages que l'on ne reverra plus ..
Que je vous
dise, mon commissaire divisionnaire à ma retraite a cherché pour son discours
mon lieu de naissance. Ne le trouvant dans les livres, il s'est
adressé au consulat d'Algérie qui n'a pas été en capacité de le renseigner. Il a fallu qu'un secrétaire le dissuade d'entrer en contact avec
l'Ambassade; ma pomme a du faire un topo public sur notre village.
J.LEBRUN