Geneviève   VINCENT

 

SOUVENIRS d’Enfance

 

Déjà le printemps ; les amandiers en fleurs ;il était là le soleil commençait à chauffer .les pâquerettes  tapissaient les champs ;puis l’herbe s’élevait et parmi elle la jolie petite tulipe que j’attendais parmi tant d’autre j’étais émerveillée .mon frère et moi dormions dans une chambre juste au dessus des écuries le plancher était en madriers beaucoup de jour passait  l;l’odeur du foin et des vaches ; les bruits les meuglements et les ruminements. Quatre heures du matin la traite du lait dans le seau en zinc galvanisé ; Nenette faisait la traite avec notre père ils discutaient en arabe ; les petits tétaient ; les chaînes tintaient ;Nenette remontait à la maison ;les vaches sortaient de leurs pas lourds et j’entendais mon père nettoyait .et puis un matin très tôt la première hirondelle un petit chant timide vite repris par des dizaines .c’était vraiment  le printemps …le bonheur…. !Les nids se trouvaient sous le plancher  de ma chambre….sous nos lits .elles étaient revenues !et puis bien vite l’été les cigognes et leurs gros nids sur les cheminées ; leurs  bec qui claquaient ; elles ne manquaient pas de grenouilles ;les abreuvoirs en pierre coulaient continuellement ;les grandes taches de cressons se formaient nous n’approchions pas trop ;à cause de le fièvre aphteuse ! et des sangsues qui tombaient des robinets dans nos verres  le temps de l’été ;les couleuvres aussi étaient un menu de choix ;des lézards verts des tarentes qui couraient sur les murs chauffés ;quelques fois une tortue nous venait  puis disparaissait .les journées chaudes il fallait jeter de la menthe dans les bassins pour faire venir la fraîcheur(il ne fallait  pas être   menteuse) .dans les buissons de chardons autour de la fontaine d’eau de seltz et prés de la ferme des chardonnerets, des sereins des pics verts ,des coucous ,les loriots et tant d’autres ‘égayaient dans les forets de chênes .les platanes et les frênes qui nous donnaient leur ombre la chaleur nous emmenait quelque fois l’odeur de vaches mortes de maladie et qui pourrissaient au soleil ,les charognards s’en chargeaient et tout rentrait dans l’ordre de la nature .ils n’étaient pas sympa ! Je me souviens des cris des chacals la nuit ah les belles bagarres ! (Je les imaginais sanguinolents) les chouettes hiboux ; qui hurlaient ; au loin la musique Arabe d’un mariage. Les cris les rires….le ciel étoilé ; la voix lactée (le nez en l’air assise sur un mur encore chaud) à quoi tu rêves ? ……l’odeur du feu ! Un incendie, au loin des lueurs ; les papillons jaunes blancs rois que l’on s’amusait à attraper et que l’on piquait sur des bouchons transpercés par des épingles .les pauvres !les jardins fleuris ceux de Paulette ; du docteur Mougeot et bien d’autres) y avoir un orage ! Le tonnerre, la foudre ; les torrents en colère, furieux on ne s’entend plus et puis les nuages se déchirent un beau soleil !!Tout se calme les cyclamens sous les arbres

La première rentrée scolaire qu’elle horreur !les pleurs !Jeannot lapin,finette ;Ali ;la lecture ,l’écriture .un chien kabyle aboie ;un autre lui répond les sabots des chevaux qui cavalent sur la route ; les bouses de vaches et oui sur les routes la manivelle de la voiture .on va faire les courses ;les ennuies .il n’a pas plus !les récoltes ;les melons de fourrage ;les balles de paille ;les jeux ,le fourrage rentré ;les colchiques dans un pré ! Et puis la saison préférée la neige !les bruits atténués la lumière particulière à travers les persiennes même les vaches sont calmes on les entend à peine et puis le chasse neige qui passe !le car qui le suit s’arrête pour poser une bouteille qu’il reprendra ce soir pleine de lait !on met les pantalons longs aujourd’hui il fait froid c’est la joie elle est bien tombée c’est beau. On va à l’école ; peut être sans chauffage…on rentrera à la maison .un grand mur de neige de chaque coté de la route. Elle fond déjà par endroit !les vaches restent à l’écurie. Quelques jours parfois, deux !l ‘hiver est déjà fini !l ‘odeur du lait dans la maison ; l’écrémeuse, le beurre c’est le domaine de maman. Nenette qui vient tous les jours pour le ménage (je crois qu’elle a servi mes grands parents) les chamailleries !la laveuse qui vient aider à la lessive une fois par semaine ses bras qui me fascinent c’est notre petit coin à nous ! et puis le village à quelques huit cents mètres et l’école !le jeudi s’était le catéchisme chez Josiane Sultana,la messe le dimanche ,les petites histoires rigolotes ;la grottes à la vierge dans le jardin extraordinaire de madame Bourcier entourée de ses chiens ;on lui rendait visite quelques fois elle nous intriguait .papa qui nous emmenait en voiture à Souk Ahras où alors il y avait le car chargé et bruyant des conversations des cris des enfants et du va et vient ;les paniers ;les chiffons r emplis de makroutes ;les poules pour le marché .les couleurs brillantes et vives des robes les jours de fête ,le henné sur les mains ;les croix sur le front .l ‘odeur des galettes chaudes sur les kanounes en terre cuite quel régale la chasse aux sangliers ;aux perdreaux ;les bécasses ;un renard tué ;la naissance d’une petite sœur ;les voisins Mme et Mr Bichard chez qui j’allais souvent

 

Les sauterelles aux ailes  bleue ,jaune,rouge ;les criquets ,les fourmis ,les tiques  gonflés de sang accrochés au mur ;l’odeur du grésil versé le long des murs ;le DTT  et puis dans le jardin potagers où il ne fallait pas trop traîner ;qu’on allait voir pendant la sieste de papa ainsi que la visite des écuries vides du bétail ;mon frère montait sur les barrières en bois pour voir ce qui se passait dans les nids d’hirondelles .les collines bleutées au alentour  nous faisait rêver .il parait que sur l’une il y avait un glacier  à l’ouest la foret de ROISSY  (le nom venait parait. il de NAPOLEON  III celles à l’est que l’on traversait pour aller à Souk Ahras le cimetière se trouve sur l’une d’elles  j’oubliais la caravane de chaouillas qui passait en pleine chaleur sur les dromadaires chargés ;les enfants pieds nus,des bébés attachés sur le dos de leur mères ;les hommes enturbannés ;ils passaient silencieux ;mendiants un petit peu ;le vendeur de figues barbaries ;(une gourmandise) ouvrait son sac  et présentait les fruits à peau épineuse ! .les séances de cinéma les étés aux petits cheminots à la montagne ,colonie de vacances de la CFA ;le  taubaugan   en bois ;les fêtes de famille ;la messe

 

 

 ;les repas maman cuisinait très bien ;les cousins ;cousines ;oncles ,les tantes qu’on aimait ;les fêtes du 14 juillet à Laverdure les cérémonies et les minutes de silence ;le bleuet de France ;l’écharpe tricolore bien rangée …la mairie enfin un village de France et puis les habitants qu’on oublie pas et puis les premiers bruits ;les cauchemars ;les arabes qui commencent à bouger  ..les assassinats dans les fermes…..il faut les évacuer-les horreurs qui se chuchotent surtout il ne faut pas pleurer les crimes qui nous touchent l ;les cousins que l’on éloigne en France pour les protéger-le chagrin de ma tante et sa solitude…l’armée qui arrive….les zones interdites  ..les barrages ;l’espace qui se rétrécit au moment où l’on grandit les colères de papa ;la famille de Nenette menacée qui nous quittent ;les soucis de toutes sortes ;l’angoisse au plus petit retard ;les regroupements de population avec de nouveaux arrivants des douars ;les fermes en zone interdites et que l’on ne peut lus exploiter que papa surveille avec ses jumelles et qu’il voit se dégrader …l’école à Bône  pour Henri et moi à Souk Ahras   l’armée qui passe et qui s’en va

la politique ;les trahisons  …l’espoir   le désespoir    et le départ