Famille ARROUE 1876 1962

 

A  PIERRE ARROUE ?mon grand père

Ne en 1832 à ANCE, canton d’Aramits, basses pyrenés ; Pierre Arroue débarque à STORA  en 1858 pour travailler à Souk Ahras

En 1866, il retourne à Ance  pour épouser Jeanne  Chicorp Retour  dés 1867 à Souk Ahras  ou il fera partie du premier conseil municipal .en 1873 avec 4 enfants, retour à Aramits

En 1875 ;Pierre Arroue ramène sa famille au village d’AIN SEYNOUR,centre de colonisation en cours création  Il a otenu une concession provisoire de 4 lots,en bordure du village .Dés 1877,la concession est mise en exploitation :élevage ,bovin ,céréales et  fourrage.la famille s’agrandit2 garçons et 6 filles et la propriété aussi par des rachats de lots de concessions n °66  Bedecarasburu n°48 et 49 et 68 Millet n°35 36 39 40 42 80  Cadet dont une maison auberge boucherie et café(avec salle de billard ) A sa mort en 1892 ;la propriété compte plus de 125 ha

 

B  JOSEPH ARROUE, mon père

Son acte de naissance énonce St Joseph né le 03 03 1877  à SOUK AHRAS banlieue chez Etienne (son oncle)

A  15 ans ,en 1892 il aide seul sa mère à continuer l’exploitation de la propriété ; leur élevage obtient plusieurs récompenses

1900 médaille de bronze, exposition universelle internationale de Paris

1905 médaille de bronze, exposition universelle de liége (royaume de Belgique

Joseph ARROUE épouse en 1915 Marie Llory  d’AIN  SEYNOUR.la famille Gilles l lory ; catalan d’origine, était venue de Banyls

En 1923, Jeanne Chicorp ?ma grand mère décède à l’age de 86 ans ; il faut mettre fin à l’indivision de la propriété .le partage se fait entre  Mathilde veuve Espitallier plus Adrienne  Octave et Edmee Rouget, les enfants de Catherine A rroue :ils auront l’auberge

Et J oseph  Arroue ; veuf avec 2 enfants Jeanne et Renée :il conservera la ferme ;mon père acquiert ensuite les lots n°8 13 56 59 de la concession Clada

En 1930 ;Joseph ARROUE  épouse Marie  Antoinette Colombani ;la famille Colombani Martelli ;originaire de Castifao   en Corse occupait la maison cantonnière au dessus du ravin surplombant le village ;après la naissance de sa fille Michèle ;mon père fait construire une maison dans le village et cesse d’habiter la ferme

Chevalier du mérite agricole adjoint spécial d’AIN SEYNOUR  il décède en 1942 ; laissant une propriété de 108 ha et un troupeau de 60 bêtes à cornes

 C JEANNE. RENEE et MICHELE. Mes sœurs et moi

Ma mère Marie Antoinette Colombani décède en 1943 ;les terres de la propriété doivent être mises en location .mes sœurs et moi vivons d’abord à Constantine ;puis à Alger

;je passe des vacances dans notre maison d’AÏN SEYNOUR ou les années heureuses de mon enfance défilent dans notre mémoire

j’ai fait mes classes primaires à l l’école du village : 3 sections ;une quinzaine d’élèves .j ‘ai eu 2 institutrices  mesdemoiselles Sauvaire et  Conangle ;mes camarades etaient  André Cheoux ;fils du postier ;Noel Meli  fils du chef cantonnier Georges Paluel ;CFA ;Batptiste Carli ;fils du garde forestier Gilda  Caselli  fille du cantonnier

le catéchisme était assuré par Yvonne Faure ,l’abbé Lefranc de Laverdure ;après la retraite à la rivière ;nous a conduit à la communion solennelle ;il vint ensuite à la maison partager notre fête familiale

la vie quotidienne était simple rythmée par la succession des saisons .le travail commençait à l’aurore et ne se décomptait pas en heures mais en journées

Pour la moisson ;mon père embauchait des faucheurs kabyles dans leurs grands chapeaux de paille ;ils m’apportaient des petites cailles .les amis et voisins venaient nous aider à vendanger en septembre .mon  père se chargeait du pressoir ;nous les enfants ;étions ravis de nous mêler à cette joyeuse activité et de goûter au jus de raisin. Chaque famille engraissait son cochon ;il était sacrifié à la fin de l’année .on faisait pour cela appel  à mr Mongavero  de  Laverdure .Les voisins  et amis participaient à la fabrication du boudin ;des saucisses  et chacun s’en allait avec un morceau de porc ;à charge de revanche bien sur .le petit cheminot à la Montagne colonie de vacances des CFA  ouvrait ses portes .notre ferme livrait les bidons de lait ;le soir ;en plein air ,il y avait cinéma muet : au programme Charlot et  Mickey –les jeunes du village étaient les bien venus aux soirées et nous redescendions chez nous ravis en chantant Dans toute la région on connaissait l’eau de seltz d’AÏN  SEYNOUR la source se trouvait sur notre propriété ey s’écoulait jusqu’à la route de SOUK AHRAS à BÖNE on venait librement y remplir bouteilles et bidons ….jusqu’au jour où  Cadet fut installé sur cette parcelle Cadet était un taureau de race qui n’acceptait que la présence de mon père .il se mit à courser les amateurs d’eau de seltz ;contraints de se réfugier dans leurs voitures ;tandis que le berger grimpait au pylône pour ne pas être encorné .il fallut se résoudre à se séparer de Cadet

Qui se souvient encore de Lounis il était jardinier et chauffeur (en gants blancs) chez Fauré.il ne respectait pas toujours les interdits de sa religion ; alors on le découvrait le soir endormi dans une rigole prés de notre maison Said est une figure ancrée dans ma mémoire affective .il m’avait vu naître et la ferme était son univers .à  la mort de mon père,il avait perdu ses repères et ne concevait pas qu’il ‘y ait plus d’homme à la tête de la propriété Arroue .aussi appelait il ma sœur aînée devenue chez de famille madame JEANETTE

Mes sœurs et moi avons séjournés à AÏN SEYNOUR pour la toussaint 1954 .nous ne nous doutions pas alors que c’était la dernière fois

Aujourd’hui je ne veux me rappeler que des années heureuses vécues dans notre village je tiens à entretenir ces souvenirs personnels et à les partager avec ceux qui ont connu cette époque et les miens

Si on a pu nous spolier de nos biens ;on ne peut Dieu merci toucher à nos souvenirs

 

MICHELE ARROUE   SEPTEMBRE 2003